Extrait d'avis au ministre

Nexavar

Dénomination commune / Sujet : Sorafenib (tosylate de)
Nom du fabricant : Bayer
Forme : Comprimé
Teneur : 200 mg

Indication : Adénocarcinome rénal métastatique (ARM)

Recommandation de l'INESSS
Avis de refus – Justesse du prix

Décision du Ministre
Information actuellement non disponible en ligne

Évaluation publiée le 22 juin 2007

Description du médicament

Le sorafenib est un inhibiteur de multiples kinases qui s’administre oralement. Son double mode d’action permet l’inhibition de l’angiogenèse et de la prolifération des cellules tumorales. En juillet 2006, un avis de conformité conditionnel pour NexavarMC a été émis par Santé Canada pour le traitement de l’hypernéphrome (à cellules claires) localement avancé ou métastatique quand un traitement par une cytokine a échoué ou ne convient pas.

Les résultats de l’étude TARGET (Escudier 2007), randomisée et contrôlée, portant sur des sujets atteints d’un adénocarcinome rénal métastatique, démontrent un bénéfice statistiquement significatif sur la survie sans progression. En effet, en traitement de deuxième intention, le sorafenib double la survie sans progression comparativement au placebo (5,5 mois et 2,8 mois respectivement). À la suite des résultats positifs obtenus, un amendement au protocole de l’étude a permis à tous les sujets de bénéficier du sorafenib. Les résultats intérimaires avant le transfert démontrent que la survie globale médiane n’était pas atteinte pour le groupe sorafenib. La deuxième analyse effectuée six mois plus tard révèle une survie globale médiane de 19,3 mois pour le sorafenib et de 15,9 mois pour le placebo. Cette différence de survie globale est non statistiquement significative, mais susceptible d’avoir été affectée par le passage au sorafenib.

Le sorafenib possède une toxicité importante puisque 37 % des effets indésirables sont de grade 3 ou 4. Les troubles gastriques et dermatologiques sont rapportés le plus fréquemment. L’hypertension est documentée chez 17 % des individus traités avec le sorafenib. L’ischémie d’origine cardiaque ou l’infarctus du myocarde sont documentés chez 3 % des sujets sous sorafenib comparativement à moins de 1 % dans le groupe sous placebo (p = 0,01). Les hémorragies sont rapportées plus fréquemment avec le sorafenib (15 %) qu’avec le placebo (8 %). Enfin, le pourcentage d’abandon est similaire entre les deux groupes.

Le coût de traitement par 28 jours est de 4 900 $. Basé sur la durée médiane de traitement de l’étude, on peut s’attendre à ce que le coût du traitement global soit de 29 400 $. Du point de vue pharmacoéconomique et sur la base des résultats de survie globale de l’étude d’Escudier (2007), le ratio coût-efficacité différentiel du sorafenib dans cette indication est très élevé en comparaison avec le placebo. Malgré certains bénéfices cliniques démontrés, le Conseil considère que le rendement coût-efficacité du sorafenib dans cette indication n’est pas acceptable.

En définitive, le Conseil reconnaît la valeur thérapeutique du sorafenib comme médicament de deuxième intention pour les personnes atteintes d’un adénocarcinome métastatique à cellules claires. Cependant, il considère que NexavarMC ne rencontre pas le critère de la justesse du prix. C’est pourquoi il a recommandé le refus d’inscrire NexavarMC sur la Liste de médicaments du régime général et sur la Liste de médicaments ― Établissements.

 

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