Extrait d'avis au ministre

Minjuvi (lymphome diffus à grandes cellules B)

Dénomination commune / Sujet : tafasitamab
Nom du fabricant : Incyte
Forme : Pd. Perf. I.V.
Teneur : 200 mg

Indication : En association avec la lénalidomide pour le traitement des patients adultes atteints d'un lymphome diffus à grandes cellules B

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions

Décision du Ministre
Inscrire à la liste des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2023-08-16)
Surseoir à la décision (2022-12-14)

Evaluation publiée le 30 novembre 2022

Téléchargez l'Avis au ministre sur Minjuvi (lymphome diffus à grandes cellules B)

Extrait de l'avis au ministre sur Minjuvi 531 KiO

Le lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) est un cancer des ganglions. Il est considéré comme très agressif, car son évolution est rapide. L’âge au moment du diagnostic est d’environ 66 ans. Le traitement initial est une chimiothérapie, le plus souvent une combinaison de médicaments anticancéreux appelée « R-CHOP ». Celle-ci guérit environ 60 % des patients. Malheureusement, la 1re chimiothérapie administrée peut être inefficace. Une 2e chimiothérapie, différente de la précédente, est alors administrée. Elle peut être suivie d’une autogreffe de moelle osseuse si l’état de la maladie et la condition du patient permettent de la recevoir. Pour les patients qui ne peuvent recevoir de greffe, peu d’options de traitement sont disponibles. Les traitements sont à visée palliative et leur but est de ralentir la progression de la maladie, de prolonger la vie et d’améliorer la qualité de vie. Lorsque la maladie réapparaît, l’espérance de vie est généralement de quelques mois.

Le tafasitamab (MinjuviMC) est un médicament utilisé en association avec la lénalidomide (RevlimidMC et versions génériques), pour traiter le LDGCB chez les patients qui ne peuvent recevoir de greffe de moelle osseuse et chez qui la maladie a évolué après au moins 1 traitement de chimiothérapie.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du tafasitamab repose sur une étude de faible qualité et 2 comparaisons indirectes. Les résultats de l’étude montrent que près de 60 % des patients répondent au traitement, dont 40 % répondent complètement, c’est-à-dire que la maladie disparait, et ce, de façon très prolongée. Cela est jugé cliniquement très intéressant. Il est cependant difficile d’apprécier l’ampleur de l’effet, car ce traitement n’a pas été comparé aux options thérapeutiques habituelles et les conclusions des comparaisons indirectes sont très incertaines. La durée de la réponse semble néanmoins plus longue avec cette association qu’avec les chimiothérapies usuelles. Cette thérapie s’accompagne d’effets secondaires dont la nature est plutôt habituelle pour ce type de traitement et qui peuvent être pris en charge par les équipes traitantes. L’INESSS estime que l’association tafasitamab/lénalidomide pourrait donc combler un besoin de santé jugé important à ce stade de la maladie.

Le coût de traitement du tafasitamab en association avec la lénalidomide est élevé. De plus, comparativement à l’immunochimiothérapie, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie des patients) semble très défavorable. En raison de la faiblesse de la preuve et de l‘incertitude des données cliniques comparatives, l’INESSS n’est pas en mesure de l’estimer avec précision. Il estime que durant les 3 premières années, le remboursement de l’association tafasitamab/lénalidomide entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 33,7 M$ sur le budget des établissements de santé, pour le traitement de 264 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, que la maladie réponde au traitement, et ce, le plus longtemps possible. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser MinjuviMC à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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