Extrait d'avis au ministre

Lynparza (CPRCm)

Dénomination commune / Sujet : olaparib
Nom du fabricant : AZC
Forme : Co.
Teneur : 100 mg et 150 mg

Indication : Pour le traitement du cancer de la prostate métastatique résistant à la castration (CPRCm) porteur d’une mutation délétère ou présumée délétère d’un gène BRCA1 ou BRCA2

Recommandation de l'INESSS
Inscription – Avec conditions

Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue aux listes des médicaments- Médicament d'exception (2024-07-04)
Surseoir à la décision (2024-03-06)

Évaluation publiée le 02 février 2024

Téléchargez l'Avis au ministre sur Lynparza (CPRCm)

Extrait d'avis au ministre sur Lynparza 836 KiO

Test compagnon de Lynparza 255 KiO

Le cancer de la prostate est un cancer fréquent chez les hommes au Québec. Lorsque ce cancer est métastatique et résistant à la castration (CPRCm), c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps malgré un traitement hormonal induisant la castration, il n’existe aucun traitement pour le guérir et l’espérance de vie est habituellement de moins de 3 ans. Actuellement, les patients à ce stade de la maladie doivent continuer leur thérapie hormonale à laquelle s’ajoute un médicament de la classe des inhibiteurs de la voie de signalisation du récepteur des androgènes (ARAT) ou une chimiothérapie de la classe des taxanes nommée docetaxel. Lorsque ces médicaments ne peuvent plus être utilisés, les options thérapeutiques sont limitées et souvent restreintes aux meilleurs soins de soutien.

Chez environ 15 % des patients, le CPRCm est porteur d’une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2 (BRCAmut). Lorsqu’ils fonctionnent normalement, les gènes BRCA régulent la division des cellules et empêchent le développement de cancers. Lorsqu’ils présentent une mutation, ils n’arrivent plus à jouer leur rôle, ce qui augmente le risque de développer un cancer, notamment un cancer de la prostate. Actuellement, il n’y a pas de différence dans l’approche thérapeutique des patients atteints d’un CPRCm n’ayant jamais été traité, qu’il soit porteur d’un gène BRCAmut ou non.

L’olaparib (LynparzaMC) est un médicament administré par voie orale qui entraîne la mort des cellules cancéreuses, spécifiquement chez les personnes ayant un BRCAmut. Il peut être donné en association avec l’abiratérone aux patients atteints d’un CPRCm porteur d’un BRCAmut qui n’ont pas encore été traités par un ARAT et qui ne peuvent pas recevoir de chimiothérapie. Ce traitement vise à ralentir la progression de la maladie et l’aggravation des symptômes des patients.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’association olaparib/abiratérone repose sur 1 étude qui compare le traitement à l’abiratérone seul. Les résultats montrent que l’ajout de l’olaparib à l’abiratérone retarde la progression du cancer, mais il ne semble pas prolonger l’espérance de vie par rapport à l’abiratérone. Lorsque l’on examine l’efficacité de l’association olaparib/abiratérone par rapport à l’abiratérone plus spécifiquement chez les patients atteints d’un cancer porteur d’un BRCAmut, les résultats pointent vers des bénéfices cliniques au moins équivalents à ceux observés dans la population totale de l’étude, mais ils sont cependant beaucoup plus incertains. La toxicité du traitement, bien que plus importante que celle de l’abiratérone seul, est globalement acceptable, mais certains effets secondaires hématologiques doivent être surveillés. Le traitement par l’association olaparib/abiratérone représenterait une option thérapeutique supplémentaire pour les personnes atteintes d’un CPRCm porteur d’un BRCAmut.

Le coût de traitement par l’association olaparib/abiratérone est élevé. De plus, comparativement à l’abiratérone et à l’enzalutamide, le rapport entre son coût et son efficacité (effets sur la durée et la qualité de vie des patients) n’est pas favorable. L’INESSS estime que durant les 3 premières années, l’inscription de l’association olaparib/abiratérone entraînerait des dépenses additionnelles inférieures à 10 millions de dollars sur le budget de la RAMQ.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de retarder la progression de la maladie et de conserver une bonne qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser LynparzaMC en association avec l’abiratérone à la condition que son utilisation soit encadrée, que le test compagnon soit accessible et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

Abonnez-vous à notre infolettre dès maintenant

Abonnement