Extrait d'avis au ministre

Lynparza (cancer prostate)

Dénomination commune / Sujet : olaparib
Nom du fabricant : AZC
Forme : Co.
Teneur : 100 mg, 150 mg

Indication : Traitement du cancer de la prostate métastatique résistant à la castration avec mutation BRCA ou ATM

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions et Refus d'inscription

Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue aux listes des médicaments-Médicament d'exception (2022-04-13)
Surseoir à la décision (2021-05-27)

Evaluation publiée le 07 mai 2021

Téléchargez l'Avis au ministre sur Lynparza (cancer prostate)

Extrait de l'avis au ministre sur Lynparza 556 KiO

L’olaparib (LynparzaMC) est utilisé pour traiter le cancer de la prostate métastatique résistant à la castration, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé dans le corps malgré un traitement avec des hormones qui crée une castration. Il s’agit d’un type de cancer fréquent et grave qui touche surtout les hommes âgés. L’olaparib peut être donné aux patients lorsque les agents hormonaux de deuxième génération tels que l’abiratérone (ZytigaMC) et l’enzalutamide (XtandiMC) ne fonctionnent plus. De plus, il doit y avoir présence d’une mutation du gène BRCA1, du gène BRCA2 ou du gène ATM. Actuellement, ces patients peuvent recevoir des chimiothérapies qui incluent principalement du docetaxel ou du cabazitaxel, ou plus rarement, des produits radioactifs comme le radium-223 (XofigoMC), car ces médicaments sont plus efficaces que la prise d’un autre agent hormonal. Tout comme les traitements actuels, l’olaparib vise à ralentir la progression de la maladie et à améliorer le confort des patients; aucun ne permet de guérir.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’olaparib repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats démontrent que, comparativement au fait de redonner aux patients un autre agent hormonal, l’olaparib permet de retarder la progression du cancer et de prolonger la vie chez un nombre assez élevé de patients, avec une toxicité globalement acceptable. Cependant, lorsque l’on examine l’efficacité de ce traitement selon la mutation (BRCA1, BRCA2 ou ATM) retrouvée dans la tumeur, il apparaît très incertain que tous les patients puissent avoir un réel bénéfice d’un traitement par l’olaparib. Les données cliniques actuelles suggèrent que l’olaparib est efficace chez les patients ayant une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2, mais elles ne permettent pas de déterminer si ce traitement l’est également chez les patients qui ont une mutation du gène ATM. En conséquence, contrairement aux cancers qui s’accompagnent d’une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2, l’INESSS n’est pas en mesure de reconnaître la valeur thérapeutique de l’olaparib pour le traitement de ceux ayant une mutation du gène ATM. Pour ces derniers, il semble essentiel d’attendre des données d’efficacité supplémentaires.

Le coût de traitement de l’olaparib est plus élevé que celui des autres options thérapeutiques disponibles. Le rapport entre son coût et son efficacité (les effets réels sur la durée de vie et la qualité de vie) ne peut être estimé comparativement au docetaxel, médicament beaucoup moins coûteux. Lorsque comparé aux meilleurs soins de soutien ou au cabazitaxel, ces rapports sont défavorables. L’INESSS estime qu’au cours des 3 prochaines années, le remboursement de l’olaparib entraînerait des dépenses additionnelles sur le budget de la RAMQ d’environ 3,6 millions de dollars pour le traitement de 50 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients atteints d’un cancer de la prostate et leurs proches aidants, de retarder le plus longtemps possible la progression de la maladie et le décès. Dans un contexte de ressources limitées, il doit émettre des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser l’olaparib pour les patients avec une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2 à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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