Extrait d'avis au ministre
Keytruda (mésothéliome pleural malin)
Nom du fabricant : Merck
Forme : Sol. Perf. I.V. (fiole)
Teneur : 25 mg/ml (4 ml)
Indication : Mésothéliome pleural malin non résécable
Recommandation de l'INESSS
Inscription - Sous conditions
Décision du Ministre
À venir
Évaluation publiée le 02 juillet 2025
Téléchargez l'Avis au ministre sur Keytruda (mésothéliome pleural malin)
Le mésothéliome pleural malin (MPM) est un cancer rare, agressif et qui ne peut être guéri. Il touche la membrane qui recouvre les poumons, appelée la plèvre. Ce cancer est presque exclusivement causé par une exposition à l’amiante qui peut avoir eu lieu plusieurs dizaines d’années avant l’apparition de la tumeur. En raison de son emplacement et de ses symptômes qui peuvent être attribués à d’autres maladies, il est généralement diagnostiqué tardivement, alors que le cancer est déjà à un stade avancé. À ce moment, la tumeur ne peut généralement pas être retirée par une chirurgie. L’espérance de vie des personnes atteintes est inférieure à 18 mois en moyenne. Actuellement, en 1re intention, elles reçoivent une double immunothérapie, soit une association de nivolumab et d’ipilimumab, à moins d’une contre-indication. Une chimiothérapie composée de pemetrexed et d’un sel de platine (carboplatine ou cisplatine) leur est alors prescrite.
Le pembrolizumab (KeytrudaMC) est une immunothérapie indiquée en association avec une chimiothérapie composée de pemetrexed et d’un sel de platine pour traiter le MPM qui ne peut pas être enlevé par chirurgie. Comme les autres traitements offerts à ce stade de la maladie, l’association pembrolizumab/chimiothérapie vise à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la survie et à améliorer le confort des patients; aucun ne permet de guérir.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires de l’association pembrolizumab/chimiothérapie repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats montrent que ce traitement permet de prolonger la vie des patients d’environ 5 semaines, par rapport à la chimiothérapie seule. Selon les résultats d’une comparaison indirecte, l’association pembrolizumab/chimiothérapie ne permet pas de distinguer son effet de celui de l’association nivolumab/ipilimumab pour prolonger la vie. L’ajout de pembrolizumab à la chimiothérapie entraîne plus d’effets indésirables que la chimiothérapie seule. Les plus fréquents incluent la fatigue, les nausées et vomissements et la diarrhée. Somme toute, l’ajout de pembrolizumab à la chimiothérapie représente une option de traitement supplémentaire à ce stade de la maladie.
Le coût de traitement de l’association pembrolizumab/chimiothérapie est élevé. Il est cependant inférieur à celui de l’association nivolumab/ipilimumab, et ce, pour des bénéfices de santé jugés comparables. Rappelons que lors de son évaluation par l’INESSS, le rapport entre le coût et l’efficacité supérieure du nivolumab/ipilimumab par rapport à la chimiothérapie seule n’était pas favorable. Conformément à ses modalités d’évaluation économique, l’INESSS n’a pas réalisé d’analyse d’impact budgétaire, puisqu'une analyse de minimisation des coûts est retenue pour évaluer son efficience.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, d’avoir accès à différentes options de traitement et de prolonger la vie le plus longtemps possible tout en maintenant une bonne qualité de vie. Cependant, dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser KeytrudaMC pour le traitement du MPM à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.