Extrait d'avis au ministre

Keytruda (LH refractaire récidivant)

Dénomination commune / Sujet : pembrolizumab
Nom du fabricant : Merck
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 25 mg /ml (4ml)

Indication : Traitement du lymphome de Hodgkin classique

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions

Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la listes des médicaments-Établissements-Médicament d'exception (2021-12-15)
Surseoir à la décision (2021-11-10)

Evaluation publiée le 02 novembre 2021

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Extrait d'avis au ministre sur Keytruda 518 KiO

Le lymphome de Hodgkin est un type de cancer des ganglions. Il affecte un peu plus souvent les hommes que les femmes et il est plus fréquent chez les adolescents et les jeunes adultes ainsi que chez les personnes de 55 ans ou plus. La forme classique représente le type de lymphome de Hodgkin le plus fréquent. Cette maladie est guérie, dans la majorité des cas, après un premier traitement de chimiothérapie, suivi ou non de radiothérapie. Si ce traitement est inefficace ou que la maladie revient, une chimiothérapie différente suivie d’une greffe autologue de cellules souches (GACS), c’est-à-dire que les cellules proviennent du patient lui-même, est généralement administrée aux patients admissibles. L’objectif de ce traitement est la guérison. Malheureusement, dans de rares cas, certains patients ne peuvent recevoir de greffe pour diverses raisons, notamment un âge avancé, un mauvais état général ou parce que la maladie n’est pas bien contrôlée. Il n’y a pas de traitement standard pour ces patients et encore moins d’options lorsque ceux-ci ne peuvent recevoir des chimiothérapies intensives. Des chimiothérapies incluant un seul médicament peuvent alors être administrées. Par ailleurs, la maladie peut progresser à la suite de la greffe. Dans ce cas, le brentuximab védotine (BV) (AdcetrisMC) est l’option privilégiée.

Le pembrolizumab (KeytrudaMC) est une immunothérapie qui active le système immunitaire pour que celui-ci s’attaque à la maladie. Ce médicament s’administre par voie intraveineuse, généralement toutes les trois semaines, afin d’obtenir une rémission et de retarder la rechute.

L’efficacité et les effets indésirables du pembrolizumab ont été évalués dans une étude de bonne qualité chez les adultes atteints d’un lymphome de Hodgkin classique récidivant ou réfractaire, qui sont inadmissibles ou qui ont progressé après une GACS. Les résultats de cette étude montrent que ce médicament réduit le risque de progression de la maladie ou de décès de 35 % par rapport au BV. Il entraîne moins d’effets indésirables sévères ou nécessitant l’arrêt du traitement. Il permet de maintenir une bonne qualité de vie. Une étude incluant beaucoup moins de patients montre que le pembrolizumab procure un taux de réponse élevé chez les enfants atteints d’un lymphome de Hodgkin classique récidivant ou réfractaire. Toutefois, ce médicament n’a pas été comparé à un autre traitement dans cette dernière étude. En raison des caractéristiques de la maladie et de ses traitements similaires, l’INESSS est d’avis qu’il est raisonnable d’appliquer aux enfants les résultats obtenus chez les adultes. Le pembrolizumab représenterait une option additionnelle de traitement et viendrait combler un besoin de santé jugé important, en particulier chez les patients inadmissibles à la greffe, car ceux-ci ont accès à moins d’options de traitement.

Le coût de traitement du pembrolizumab est élevé, mais celui du BV l’est également. Le rapport entre le coût et l’efficacité (les effets réels sur la durée de vie et la qualité de vie) du pembrolizumab est généralement favorable lorsque comparé au BV. Cependant, plusieurs analyses supplémentaires apportent un doute sur la fiabilité de ce résultat. De plus, il convient de rappeler que le BV a lui-même un rapport défavorable entre son coût et son efficacité. Par conséquent, l’INESSS ne peut pas conclure hors de tout doute, considérant les nombreuses incertitudes, que le pembrolizumab a un rapport globalement favorable entre son coût et son efficacité. De plus, l’Institut estime que durant les trois prochaines années, le pembrolizumab entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 1,6 million de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 35 patients.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de réduire le risque de rechute et de prolonger la vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. Dans ce cas, l’INESSS recommande au ministre d’ajouter une indication reconnue à KeytrudaMC, à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.

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