Extrait d'avis au ministre

Keytruda (CPNPC péri-op)

Dénomination commune / Sujet : pembrolizumab
Nom du fabricant : Merck
Forme : Sol. Perf. I.V. (fiole)
Teneur : 25 mg/ml (4 ml)

Indication : Traitement périopératoire du cancer du poumon non à petites cellules résécable

Recommandation de l'INESSS
Refus d'inscription - Valeur thérapeutique

Décision du Ministre
À venir

Évaluation publiée le 30 avril 2025

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Extrait d'avis au ministre sur Keytruda (CPNPC périopératoire) 474 KiO

Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est un type de cancer grave. Lorsque le cancer est à un stade précoce, la majorité des patients subit une chirurgie qui peut être précédée ou suivie de thérapies médicamenteuses (respectivement nommées néoadjuvante et adjuvante). L’objectif de ces thérapies néoadjuvantes ou adjuvantes est d’améliorer les chances de succès de la chirurgie (partie néoadjuvante) ainsi que celles de guérison. Plusieurs facteurs peuvent influer sur la décision d'opter pour un traitement néoadjuvant ou adjuvant, mais la majorité des patients qui ont un CPNPC de stade précoce se voient actuellement offrir le nivolumab (OpdivoMC) en association avec une chimiothérapie comme traitement néoadjuvant. D’autres médicaments peuvent être privilégiés selon les caractéristiques du patient et du cancer, notamment l’atézolizumab (TecentriqMC) ou l’osimertinib (TagrissoMC) à la suite d’une chimiothérapie adjuvante. Les patients sont ensuite suivis pendant quelques années afin de détecter les récidives, ce qui correspond à une période de surveillance active. Malgré ces interventions, les risques de récidive et de décès demeurent élevés.

Le pembrolizumab (KeytrudaMC) est une immunothérapie qui entraîne l’activation du système immunitaire du patient et lui permet d’attaquer le cancer. Ce médicament peut être offert aux personnes atteintes d’un CPNPC de stade précoce chez qui l'on souhaite faciliter la chirurgie, améliorer les chances de guérison après celle-ci et prolonger la vie. Avant la chirurgie, le pembrolizumab est donné par injection intraveineuse toutes les 3 semaines en association avec la chimiothérapie pour un total de 4 doses; après la chirurgie, 13 doses additionnelles de pembrolizumab seul sont données aux patients. Les traitements néoadjuvant et adjuvant sont nommés ci-après pembrolizumab périopératoire.

L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du pembrolizumab périopératoire repose sur une étude de bonne qualité. Les résultats montrent que l’ajout du pembrolizumab à la chimiothérapie en contexte néoadjuvant, suivi du pembrolizumab en monothérapie, induit une réduction importante de la taille de la tumeur chez un pourcentage plus élevé de patients avant la chirurgie et réduit le risque de récidive ou de décès après celle-ci, par rapport à la chimiothérapie néoadjuvante seule. De plus, un bénéfice sur l’espérance de vie a été démontré comparativement à la chimiothérapie seule. Toutefois, bien que le pembrolizumab ne semble pas nuire à la qualité de vie, celui-ci entraîne des effets secondaires qui semblent importants et qui s’ajoutent à ceux de la chimiothérapie. Une autre étude a comparé indirectement le pembrolizumab périopératoire à d’autres traitements, notamment l’association nivolumab et chimiothérapie en contexte néoadjuvant, qui représente le standard de soins actuel. Les résultats suggèrent que l’efficacité de la séquence de traitement comprenant le pembrolizumab n’est pas différente de celle de la séquence de traitement comprenant le nivolumab. Devant l’incertitude quant à la capacité de cette thérapie à procurer un bénéfice d’efficacité supplémentaire par rapport à ce qui est donné actuellement, et au regard des effets secondaires additionnels liés à la partie adjuvante du traitement, il n’est pas démontré que le pembrolizumab puisse combler le besoin de santé. Par conséquent, l’INESSS est d’avis que ce traitement ne satisfait pas au critère de la valeur thérapeutique. 

Puisque la valeur thérapeutique de KeytrudaMC n’est pas reconnue pour le traitement néoadjuvant et adjuvant du CPNPC, les 4 autres aspects prévus par la loi n’ont pas été évalués. Ceux-ci sont :

  • la justesse du prix;
  • le rapport entre le coût et l’efficacité du traitement;
  • les conséquences, sur la santé de la population et sur les autres composantes du système de santé, de l’inscription de ce médicament sur la liste;
  • l’opportunité de l’inscrire au regard de l’objet du régime général.

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