Extrait d'avis au ministre

Keytruda (cancer colorectal)

Dénomination commune / Sujet : pembrolizumab
Nom du fabricant : Merck
Forme : Sol. Perf. I.V.
Teneur : 25 mg /ml (4 ml)

Indication : Traitement du cancer colorectal non résécable ou métastatique associé à une forte instabilité microsatellitaire (IMS) ou à une déficience du système de réparation des mésappariements (SRM)

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions

Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la Liste Établissements - Médicament d'exception (2021-09-29)
Surseoir à la décision (2021-07-07)

Evaluation publiée le 09 juin 2021

Téléchargez l'Avis au ministre sur Keytruda (cancer colorectal)

Extrait de l'avis au ministre sur Keytruda 526 KiO

Le pembrolizumab (KeytrudaMC) est une immunothérapie utilisée pour un type particulier de cancer du côlon ou du rectum lorsque la maladie s’est propagée (stade métastatique). Ce type de cancer est dit associé à une « instabilité des microsatellites élevée », ce qui implique que des changements importants ont eu lieu au sein de l’ADN des cellules de la tumeur. Il s’agit d’un cancer grave qui progresse rapidement. Actuellement, à ce stade de la maladie, la plupart des patients reçoivent un traitement à base d’une chimiothérapie (protocole de chimiothérapie FOLFOX ou FOLFIRI, en association ou non avec le bevacizumab ou le cétuximab). Comme les autres traitements offerts, le pembrolizumab vise à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la vie et à maintenir la qualité de vie des patients. Aucun de ces traitements ne permet de guérir ce cancer.

L’évaluation de l’efficacité et des effets indésirables du pembrolizumab pour le traitement de ce type de cancer repose sur deux études. L’étude pour la première intention de traitement est de bonne qualité. Les résultats montrent que le pembrolizumab est plus efficace que la chimiothérapie conventionnelle pour ralentir la progression de la maladie et qu’il est mieux toléré. L’étude pour la deuxième intention de traitement ou plus est de faible qualité. Néanmoins, les résultats indiquent un signal d’efficacité avec le pembrolizumab. L’INESSS considère qu’il est raisonnable de présumer que le pembrolizumab produise des bienfaits chez les patients ayant reçu une chimiothérapie et qu’il existe un bénéfice clinique à les traiter avec ce médicament, s’ils ne l’ont pas reçu auparavant. Le pembrolizumab représenterait une option de traitement supplémentaire et comblerait un besoin de santé jugé important.

Le coût de traitement au pembrolizumab est très élevé. Lorsque comparé aux standards de soins de chacune des intentions de traitements, le rapport entre son coût et son efficacité (les effets réels sur la durée de vie et la qualité de vie) n’est pas favorable. L’INESSS estime que durant les trois prochaines années, le traitement de 517 patients avec le pembrolizumab entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 57 millions de dollars sur le budget des établissements de santé.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de prolonger la vie et d’améliorer la qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. Dans ce cas, l’INESSS recommande au ministre d’ajouter une indication reconnue à KeytrudaMC, à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique pour le système de santé.

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