Extrait d'avis au ministre
Kadcyla (cancer sein précoce)
Nom du fabricant : Roche
Forme : Pd. Perf., Pd. Perf. I.V.
Teneur : 160 mg 100 mg
Indication : Traitement adjuvant du cancer du sein au stade précoce HER2+
Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions
Décision du Ministre
Ajouter une indication reconnue à la Liste Établissements - Médicament d'exception (2020-12-16)
Surseoir à la décision (2020-02-05)
Évaluation publiée le 05 février 2020
Téléchargez l'Avis au ministre sur Kadcyla (cancer sein précoce)
Le trastuzumab emtansine (KadcylaMC) est un médicament utilisé pour le traitement du cancer du sein précoce qui surexprime un type de récepteur appelé HER2. La surexpression du HER2 est présente chez 15 à 20 % des femmes atteintes de cancer du sein. Chez ces femmes, le risque de récidive et de mortalité est plus élevé que chez celles dont le cancer ne présente pas cette caractéristique. Le traitement actuel consiste en une combinaison d’options parmi les suivantes : une chirurgie, une chimiothérapie, un médicament ciblant le HER2 ou de la radiothérapie. Un traitement antihormonal peut s’ajouter dans certains cas. Le but du traitement est d’éliminer toute trace de la maladie et d’augmenter les chances de guérison.
L’efficacité et les effets indésirables du trastuzumab emtansine ont été évalués dans une étude de bonne qualité, qui a pour but de comparer ce médicament au trastuzumab (HerceptinMC), un médicament ciblant également le HER2. Ces médicaments ont été administrés en traitement adjuvant, c’est-à-dire après la chirurgie, sur une durée d’environ neuf mois. Toutes les patientes avaient reçu au préalable un traitement néoadjuvant, c’est-à-dire un traitement pharmacologique administré avant la chirurgie. L’ensemble des patientes incluses dans l’étude étaient considérées comme étant à risque élevé de récidive, car elles présentaient une maladie résiduelle invasive, c’est-à-dire que les tissus enlevés lors de la chirurgie présentaient encore des cellules cancéreuses malgré les médicaments reçus. Les résultats de cette étude montrent que le trastuzumab emtansine réduit davantage le risque de récidive que le trastuzumab. Cependant, on ne sait pas s’il prolonge davantage la vie.
Le coût de traitement avec le trastuzumab emtansine est élevé. L’INESSS estime que, bien que le rapport entre son coût et son efficacité comparativement au trastuzumab semble acceptable, une incertitude demeure quant à l’interprétation de ces résultats compte tenu du fait qu’on ne sait pas s’il prolonge davantage la vie. Par ailleurs, il estime que le remboursement de ce médicament entraînerait des dépenses supplémentaires d’environ 21,6 millions de dollars sur trois ans pour les établissements de santé pour le traitement de 547 patientes.
L’INESSS est conscient de l’importance pour les patientes et leurs proches de réduire le risque de récidive. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande à la ministre d’ajouter une indication reconnue à KadcylaMC, à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique pour le système de santé.