Extrait d'avis au ministre

Jorveza (oesophagite éosinophiles)

Dénomination commune / Sujet : budésonide
Nom du fabricant : Avir
Forme : Co. Diss. Oral
Teneur : 1 mg

Indication : Induction de la rémission clinico-pathologique chez les adultes atteints d’oesophagite à éosinophiles

Recommandation de l'INESSS
Inscription - Avec conditions

Décision du Ministre
Surseoir à la décision (2020-07-08)

Evaluation publiée le 10 juin 2020

Téléchargez l'Avis au ministre sur Jorveza (oesophagite éosinophiles)

Extrait de l'Avis au ministre sur Jorveza 293 KiO

L’œsophagite à éosinophiles (OeE) est une réaction allergique au niveau de l’œsophage, l’organe reliant la bouche à l’estomac. L’élément qui cause l’allergie n’est pas toujours facile à découvrir; il se trouve généralement dans l’alimentation, mais peut également être dans l’air ou l’environnement. Cette réaction est associée à une augmentation du nombre de certains globules blancs appelés « éosinophiles ». Ces derniers causent de l’inflammation qui, en l’absence de traitement, provoque des problèmes comme des difficultés à avaler, des blocages d’aliments et, plus rarement, des douleurs à la poitrine. Cette maladie toucherait 1 à 5 personnes sur 10 000.

JorvezaMC est un comprimé à dissoudre dans la bouche, qui contient du budésonide, un corticostéroïde. Il fonctionne en diminuant le nombre d’éosinophiles au niveau de l’œsophage afin de diminuer les symptômes et les complications de la maladie. Actuellement, d’autres formulations de corticostéroïdes agissant localement peuvent être utilisées; toutefois, elles ne sont pas spécifiquement approuvées pour le traitement de l’OeE. Il s’agit, par exemple, de la fluticasone en vaporisateur, un produit normalement inhalé pour le traitement de l’asthme, mais dont le jet doit être « avalé » pour le traitement de l’OeE, ou d’une solution de budésonide mélangée à du sucralose (SplendaMC).

L’étude clinique évaluée démontre que JorvezaMC permet de diminuer de façon très importante le nombre d’éosinophiles ainsi que l’inflammation qu’ils causent et de réduire les difficultés des patients à avaler, après six semaines de traitement. On ne sait toutefois pas si ce traitement permet de réduire le risque de blocages alimentaires ou de diminuer le risque d’un retour des symptômes à l’arrêt du traitement. De plus, l’efficacité et les effets secondaires de Jorveza n’ont pas été comparés directement à celles des autres formulations de corticostéroïdes. Bien que les comprimés à dissolution orale pourraient être préférés par certains patients pour des raisons de commodité, leur efficacité ne semble pas se distinguer de celle des autres formulations.

Le coût de traitement par JorvezaMC est plus élevé que celui des autres formulations de corticostéroïdes, et ses bénéfices de santé sont jugés comparables. Ainsi, le rapport entre son coût et son efficacité est défavorable. Par ailleurs, l’INESSS estime que l’inscription de JorvezaMC entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 670 000 $ sur le budget de la RAMQ au cours des trois prochaines années pour le traitement de 405 personnes.

C’est pourquoi l’INESSS recommande à la ministre d’inscrire JorvezaMC, à la condition qu’il le soit à la section des médicaments d’exception des listes et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique pour le système de santé.

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