Extrait d'avis au ministre
Imfinzi (CPPC stade limité)
Nom du fabricant : AZC
Forme : Sol. Perf. I.V. (fiole)
Teneur : 50 mg/ml (2,4 ml et 10 ml)
Indication : Cancer du poumon à petites cellules (stade limité)
Recommandation de l'INESSS
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Décision du Ministre
À venir
Évaluation publiée le 02 juillet 2025
Téléchargez l'Avis au ministre sur Imfinzi (CPPC stade limité)
Le cancer du poumon à petites cellules (CPPC) est un type de cancer qui progresse rapidement. Lorsqu’il est diagnostiqué au stade limité, c’est-à-dire alors que le cancer est encore localisé, mais qu’il ne peut être enlevé par chirurgie, les patients reçoivent généralement un traitement composé de chimiothérapie associée à la radiothérapie, appelé chimioradiothérapie. Lorsque la chimioradiothérapie est terminée, certains patients reçoivent également une radiothérapie au cerveau pour éviter que le cancer ne s’y propage. Par la suite, les patients font l’objet d’une surveillance active, c’est-à-dire qu’ils sont suivis régulièrement afin de détecter le plus tôt possible une éventuelle récidive. Bien que le CPPC puisse être guéri lorsqu’il est diagnostiqué à un stade limité, la majorité des patients présente rapidement une récidive et peu de patients sont toujours en vie 5 ans après le diagnostic.
Le durvalumab (ImfinziMC) est une immunothérapie qui permet aux cellules immunitaires de la personne traitée de reconnaître et de détruire les cellules cancéreuses. Le durvalumab est notamment indiqué pour maintenir la rémission obtenue par la chimioradiothérapie chez les personnes atteintes d’un CPPC de stade limité. Il s’administre par voie intraveineuse pendant un maximum de 24 mois. Il vise à prolonger le bienfait initial procuré par la chimioradiothérapie, à retarder la progression de la maladie et à prolonger la vie.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du durvalumab repose sur une étude de bonne qualité. Chez les personnes atteintes d’un CPPC de stade limité et ayant complété une chimioradiothérapie, les résultats démontrent que le durvalumab prolonge la survie sans progression et la vie, comparativement au placebo. Le taux de survie évalué 2 ans après le début du traitement de consolidation est plus élevé avec le durvalumab qu’avec placebo ; la différence de survie observée entre les groupes à ce moment est d’environ 10 %. Cependant, le durvalumab peut induire des effets secondaires graves comme des toxicités liées au système immunitaire ou des inflammations des poumons, nommées pneumonites. Ces événements peuvent nécessiter des interruptions ou arrêts de traitement, mais peuvent être pris en charge par du personnel formé. De plus, le durvalumab ne semble pas réduire la qualité de vie des personnes qui le reçoivent. En conclusion, le durvalumab pourrait combler un besoin de santé important à ce stade de la maladie.
Le coût de traitement du durvalumab est élevé. Toutefois, ce coût additionnel ne peut être justifié par les bienfaits cliniques qu’il procure (c.-à-d. ses effets bénéfiques sur la durée de vie et la qualité de vie des patients). De fait, le rapport entre son coût et son efficacité est supérieur à celui de la surveillance active et n’est pas favorable. De plus, l’INESSS estime que durant les 3 premières années, le remboursement de cette nouvelle indication du durvalumab entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 124,8 M$ de dollars sur le budget des établissements de santé pour le traitement de 1 120 patients.
L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de réduire le risque de récidive et de prolonger la vie des patients atteints d’un CPPC le plus longtemps possible. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé. C’est pourquoi l’INESSS recommande au ministre de rembourser ImfinziMC pour le traitement du CPPC de stade limité à la condition que son utilisation soit encadrée et que le fabricant contribue à réduire le fardeau économique sur le système de santé.