Extrait d'avis au ministre
Imdelltra (CPPC)
Nom du fabricant : Amgen
Forme : Trousse (Pd. Perf. I.V.)
Teneur : 1 mg; 10 mg
Indication : Cancer du poumon à petites cellules
Recommandation de l'INESSS
Refus d'inscription - Valeur thérapeutique
Décision du Ministre
À venir
Évaluation publiée le 30 avril 2025
Téléchargez l'Avis au ministre sur Imdelltra (CPPC)
Le cancer du poumon à petites cellules (CPPC) est un type de cancer qui progresse rapidement. Lorsque ce cancer est à un stade étendu, c’est-à-dire lorsqu’il s’est propagé à d’autres parties du corps, il n’existe aucun traitement curatif et les patients vivent rarement plus de 5 ans. Les patients traités à ce stade de la maladie reçoivent habituellement une chimiothérapie incluant un médicament de la classe des sels de platine, combiné ou non à une immunothérapie. Lorsque le cancer progresse, le choix du traitement dépend de l’efficacité de la chimiothérapie initiale. Au Québec, les patients considérés comme sensibles aux sels de platine reçoivent généralement de nouveau cette chimiothérapie, tandis que ceux considérés comme résistants aux sels de platine reçoivent le topotécan, autre type de chimiothérapie. Lorsque la maladie progresse à nouveau, il n’y a pas de traitement standard. À ce stade de la maladie, une minorité de patients est toujours en vie et apte à recevoir un traitement. Ces patients peuvent se voir offrir une chimiothérapie, par exemple, le topotécan, s’ils ne l’ont pas reçu antérieurement, ou le paclitaxel. Puisque ces traitements sont considérés comme peu efficaces à ce stade de la maladie et qu’ils présentent des toxicités non négligeables, la majorité des patients optent plutôt pour des soins de confort uniquement.
Le tarlatamab (ImdelltraMC) est un médicament administré par voie intraveineuse pour le traitement du CPPC à un stade étendu. Il cible à la fois les cellules cancéreuses et les cellules immunitaires, ce qui permet à ces dernières de reconnaître et de détruire les cellules du cancer. Le tarlatamab peut être donné aux personnes ayant déjà reçu au moins 2 thérapies antérieures. Il a obtenu l’approbation de Santé Canada à la condition que le fabricant soumette des données supplémentaires permettant de confirmer le bénéfice clinique, notamment. Comme les autres traitements offerts à ce stade de la maladie, il vise à ralentir la progression de la maladie, à prolonger la vie et à améliorer le confort des patients.
L’évaluation de l’efficacité et des effets secondaires du tarlatamab repose sur une étude de faible qualité, notamment parce qu’il n’est comparé à aucun traitement. Les résultats de l’étude montrent que le tarlatamab entraîne une réduction de la taille de la tumeur chez environ 40 % des patients et que l’activité du traitement sur la tumeur dure environ 10 mois. L’espérance de vie des patients traités par le tarlatamab semble plus longue comparativement à ce qui est attendu habituellement à ce stade de la maladie. Toutefois, puisque le tarlatamab n’a pas été comparé aux traitements actuellement offerts, soit la chimiothérapie ou les soins de confort, il est difficile de déterminer si l’effet observé est attribuable au médicament ou aux caractéristiques favorables des patients inclus dans l’étude. De plus, le tarlatamab peut induire des effets secondaires graves tels que le syndrome de relargage des cytokines, lequel entraîne une réaction inflammatoire importante dans tout le corps. Ces événements peuvent toutefois être pris en charge par du personnel formé. Par ailleurs, aucune conclusion ne peut être tirée concernant l’effet du médicament sur la qualité de vie, notamment en raison de l’absence de comparateur et du faible nombre de patients évaluables au fil de l’étude. Des comparaisons indirectes ont été évaluées afin d’estimer l’effet du tarlatamab par rapport aux chimiothérapies pouvant être offertes. Toutefois, aucune conclusion ne peut être retenue en raison des limites importantes relevées. En conclusion, il n’est pas démontré que le tarlatamab puisse combler un besoin de santé; l’INESSS juge que les données présentées ne sont pas suffisamment robustes pour reconnaître la valeur thérapeutique pour le traitement du CPPC de stade étendu ayant progressé malgré 2 thérapies antérieures.
Puisque la valeur thérapeutique d’ImdelltraMC n’est pas reconnue, les 4 autres aspects prévus par la loi n’ont pas été évalués. Ceux-ci sont :
- la justesse du prix;
- le rapport entre le coût et l’efficacité du traitement;
- les conséquences, sur la santé de la population et sur les autres composantes du système de santé, de l’inscription de ce médicament sur la liste;
- l’opportunité de l’inscrire au regard de l’objet du régime général.