Extrait d'avis au ministre

Description du médicament

La varénicline est un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques α4β2 de l’acétylcholine possédant aussi des propriétés antagonistes. Il a été conçu pour cibler les récepteurs cholinergiques nicotiniques à l’origine de la dépendance à la nicotine. Santé Canada a octroyé à Champix^MC un avis de conformité pour la désaccoutumance au tabac chez l’adulte en association avec un programme de counseling antitabagique. Actuellement, le bupropion et plusieurs traitements de remplacement de la nicotine tels que les timbres de nicotine ou les gommes de nicotine sont inscrits sur les listes de médicaments pour une durée de remboursement limitée à un total de douze semaines consécutives par période de douze mois.

Deux études cliniques (Jorenby 2006 et Gonzales 2006) ont été menées auprès de personnes motivées à cesser de fumer. Elles avaient pour but de comparer l’efficacité et l’innocuité de la varénicline à celles du placebo et du bupropion, en association avec un programme structuré de counseling antitabagique. Au traitement d’une durée de 12 semaines a succédé une période de suivi de 40 semaines. Les résultats démontrent que l’efficacité de la varénicline est supérieure à celle du placebo et à celle du bupropion en terme de pourcentage de sujets avec abstinence continue, et ce, tant de la 9^e à la 12^e semaine, que de la 9^e à la 52^e semaine. Malgré un accompagnement étroit, la perte de suivi, le refus de poursuivre l’étude et les effets indésirables ont été responsables d’un pourcentage élevé d’abandon du traitement dans les études. Les nausées, de même que l’insomnie et les céphalées, sont les effets indésirables les plus fréquents avec la varénicline. Actuellement, il n’y a pas d’étude publiée comparative avec le traitement de remplacement de la nicotine.

Par ailleurs, une étude (Tonstad 2006) a été réalisée afin de déterminer si un deuxième traitement de douze semaines permet le maintien d’un meilleur taux d’abstinence que le placebo. Ces données sont de plus faible qualité et ne permettent pas d’apprécier l’efficacité d’un traitement excédant douze semaines en raison du choix du devis de l’étude et particulièrement de la façon dont les sujets ont été sélectionnés.

Le coût d’un traitement de douze semaines avec la varénicline est de 277 $. Ce coût est supérieur à celui du bupropion, soit 138 $. Toutefois, il est comparable au coût pondéré de 272 $ pour douze semaines de traitement avec les timbres de nicotine. Ce coût est établi à partir des données de facturation à la RAMQ pour l’année 2006, selon les parts de marché des produits remboursés. Du point de vue pharmacoéconomique, la varénicline constitue une option moins coûteuse et plus efficace que le bupropion, les traitements de remplacement de la nicotine ou la cessation sans assistance.

C’est pourquoi le Conseil a recommandé l’inscription de Champix^MC sur les listes de médicaments. À l’instar des médicaments antitabagiques actuellement inscrits, le remboursement est limité à douze semaines consécutives par période de douze mois.