Extrait d'avis au ministre

Cetrotide

Dénomination commune / Sujet : Cétrorélix
Nom du fabricant : Serono
Forme : Poudre injectable sous-cutanée
Teneur : 0,25 mg et 3 mg

Indication : Procréation assistée

Recommandation de l'INESSS
Ajouts aux listes de médicaments – Médicaments d'exception

Décision du Ministre
Information actuellement non disponible en ligne

Evaluation publiée le 05 août 2010

Description des médicaments

Le cétrorélix et le ganirelix sont des antagonistes synthétiques qui, par blocage compétitif des récepteurs de la gonadoréline (GnRH), causent une suppression rapide, profonde et réversible de la sécrétion des gonadotrophines endogènes. Ils sont indiqués pour prévenir l’ovulation prématurée chez les femmes soumises à une stimulation ovarienne contrôlée en prévision de techniques de procréation assistée telle la fécondation in vitro. Les agonistes de la GnRH, tels le leuprolide (LupronMC) et la buséréline (SuprefactMC), inscrits à la liste, sont aussi utilisés pour le même usage. 

Valeur thérapeutique

La méta-analyse de Kolibianakis (2006) est réalisée dans le but d’évaluer si le nombre de naissances est affecté par le type de médicament ayant un effet analogue à la GnRH utilisé en association avec d’autres agents en vue d’une fécondation in vitro. Les études répertoriées sont des essais randomisés visant à comparer l’efficacité des agonistes à celle des antagonistes de la GnRH. Des 22 essais retenus, 11 portent sur le cétrorélix et 9 portent sur le ganirelix. Les principaux constats sont les suivants :

  • bien que le rapport de cotes observé sur le plan des naissances tende à favoriser les agonistes, aucune différence significative n’est constatée entre les deux groupes (RC : 0,86, IC95 % : 0,72 à 1,02);
  • le risque d’hospitalisation à la suite d’un syndrome d’hyperstimulation ovarienne est moindre lorsque les antagonistes sont utilisés (RC : 0,46, IC95 % : 0,26 à 0,42);
  • la durée de la stimulation à l’aide d’une FSH s’est avérée plus courte avec les antagonistes, entraînant du même fait une diminution de la dose totale de FSH utilisée comparativement à celle utilisée avec les agonistes.

À la lumière de ces résultats, le Conseil est d’avis que le cétrorélix et le ganirelix procurent des bénéfices cliniques semblables à ceux observés pour les agonistes de la GnRH, tout en entraînant un risque d’hyperstimulation ovarienne plus faible. Le Conseil reconnaît donc la valeur thérapeutique de ces produits.

Aspects économique et pharmacoéconomique

Le cétrorélix et le ganirelix coûtent, pour un cycle, 450 $ et 474 $ respectivement. Ces coûts sont plus élevés que ceux des agonistes de la GnRH inscrits aux listes. Pour ces derniers, les coûts du traitement par cycle varient de 66 $ à 372 $.

Du point de vue pharmacoéconomique, le Conseil considère que certaines particularités des antagonistes de la GnRH font en sorte qu’ils sont une option thérapeutique efficiente. En effet, comparativement aux agonistes de la GnRH, ils présentent un bénéfice semblable sur le plan des naissances tout en nécessitant une dose totale de FSH plus faible. De plus, la diminution du nombre d’hospitalisations à la suite d’un syndrome d’hyperstimulation ovarienne qui leur est associée entraîne des économies en soins de santé. Finalement, pour la durée de l’ensemble du traitement, de la désensibilisation pituitaire à l’injection d’une gonadotrophine chorionique humaine (hCG), un protocole comprenant des antagonistes raccourcit la durée de thérapie de près de deux semaines. Ainsi, dans une perspective sociétale, cela entraîne des gains de productivité. Les économies qui découlent de ces trois éléments contrebalancent la différence en coûts de médicaments. Ainsi, le Conseil considère les antagonistes de la GnRH comme étant coût-efficaces lorsqu’ils sont utilisés dans le cadre de techniques de procréation assistée et juge qu’ils satisfont aux critères économique et pharmacoéconomique.

Considérations particulières

Compte tenu du fait que les données analysées pour l’évaluation de ces dossiers se limitent au traitement de l’infertilité chez la femme, le Conseil est d’avis qu’il est nécessaire d’encadrer pour l’instant l’usage de ces produits.

Conclusion

En conséquence, en tenant compte de l’ensemble des critères prévus à la Loi, le Conseil a recommandé d’inscrire CetrotideMC et OrgalutranMC à la section des médicaments d’exception des listes de médicaments selon l’indication reconnue suivante :

  • chez la femme dans le cadre d’une activité de procréation assistée;

 

Principale référence utilisée

Kolibianakis EM, Collins J, Tarlatzis BC, et coll. Among patients treated for IVF with gonadotrophins and GnRH analogues, is the probability of live birth dependent on the type of analogue used? A systematic review and meta-analysis. Human Reprod Update 2006 : 12(6): 651-71.

Note : D’autres références, publiées ou non publiées, ont été consultées.

 

Abonnez-vous à notre infolettre dès maintenant

Abonnement