Extrait d'avis au ministre

Baraclude

Dénomination commune / Sujet : Entécavir
Nom du fabricant : B.M.S.
Forme : Comprimé et solution orale
Teneur : 0,5 mg et 0,05 mg/ml

Indication : Hépatite B chronique

Recommandation de l'INESSS
Modification d’une indication reconnue par le Conseil – Médicament d’exception

Décision du Ministre
Information actuellement non disponible en ligne

Evaluation publiée le 01 février 2009

Description du médicament

L’adéfovir et l’entécavir sont des antiviraux indiqués pour le traitement des adultes atteints d’une hépatite B chronique. Ils sont inscrits dans la section des médicaments d’exception des listes de médicaments. D’autres antiviraux oraux également indiqués pour le traitement de l’hépatite B chronique sont inscrits dans la section régulière des listes de médicaments : la lamivudine (HeptovirMC) et le ténofovir (VireadMC). Mentionnons que le ténofovir a été inscrit sur les listes à la suite de son évaluation pour le traitement de l’infection par le VIH et qu’il a récemment reçu un avis de conformité pour le traitement de l’hépatite B chronique.

Valeur thérapeutique

Adéfovir et entécavir

Dans l’indication reconnue de l’adéfovir et de l’entécavir, la résistance à la lamivudine est actuellement définie par une augmentation de 1 log du VHB-ADN sous traitement avec la lamivudine, combinée à une virémie supérieure à 20 000 UI/ml. Or, depuis janvier 2008, le Laboratoire de santé publique du Québec offre le service de détermination de la résistance aux antiviraux utilisés pour le traitement de l’hépatite B. Le Conseil souhaite donc ajouter aux indications reconnues de l’adéfovir et de l’entécavir que la résistance à la lamivudine peut être démontrée également par une épreuve de laboratoire.

De plus, plusieurs associations définissent dans leurs recommandations la résistance à la lamivudine par une augmentation de la charge virale de 1 log10 UI/ml, confirmée sur un deuxième échantillon prélevé un mois plus tard. Cela renforce le souhait du Conseil d’actualiser la définition de la résistance à la lamivudine conformément aux recommandations.

Entécavir

L’indication reconnue de l’entécavir pour les personnes présentant une résistance à la lamivudine inclut présentement l’essai préalable de l’adéfovir. Comme le ténofovir constitue une option thérapeutique recommandée pour le traitement de l’hépatite B chronique et qu’il est inscrit sans restriction sur les listes de médicaments, le Conseil considère que l’essai préalable du ténofovir pourrait constituer une option, au même titre que l’essai de l’adéfovir. De plus, l’exigence d’un essai avec l’adéfovir chez les personnes ayant déjà été traitées avec le ténofovir n’est pas opportune.

De plus, certaines personnes ne peuvent faire l’essai de l’adéfovir ou du ténofovir en raison d’une contre-indication. C’est le cas notamment des individus ayant une atteinte rénale significative. Le Conseil est d’avis que ces personnes devraient avoir accès à l’entécavir sans faire l’essai préalable de l’adéfovir ou du ténofovir. C’est pourquoi il a recommandé que la présence d’une contre-indication à l’adéfovir et au ténofovir soit ajoutée à l’indication reconnue.

Aspects économique et pharmacoéconomique

Au point de vue pharmacoéconomique, les modifications apportées aux indications reconnues entraînent des modifications mineures aux modèles pharmacoéconomiques déjà évalués. Ainsi, le Conseil juge que l’adéfovir et l’entécavir satisfont toujours aux critères économique et pharmacoéconomique.

Conclusion

Le Conseil a recommandé la modification des indications reconnues pour HepseraMC et BaracludeMC, comme suit :

Adéfovir :

  • pour le traitement de l’hépatite B chronique chez les personnes :

    • ayant une résistance à la lamivudine définie par l’un des éléments suivants :

      • une augmentation de 1 log du VHB-ADN sous traitement à la lamivudine, confirmée par un deuxième test un mois plus tard;
      • une épreuve de laboratoire démontrant la résistance à la lamivudine;
      • une augmentation de 1 log du VHB-ADN sous traitement à la lamivudine, avec une virémie supérieure à 20 000 UI/ml;

    • avec une cirrhose décompensée ou à risque de décompensation, avec un score de Child-Pugh > 6;

    • après une transplantation hépatique ou lors d’une infection du greffon par le virus de l’hépatite B;

    • infectées par le VIH, mais qui ne sont pas traitées avec des antirétroviraux pour cette condition;

    • qui ne présentent pas de résistance à la lamivudine et qui ont une charge virale supérieure à 20 000 UI/ml (HBeAg-positif) ou 2 000 UI/ml (HBeAg-négatif), avant le début du traitement.

Entécavir :

  • pour le traitement de l’hépatite B chronique, à raison de 0,5 mg par jour, chez les personnes qui ne présentent pas de résistance à la lamivudine et qui ont une charge virale supérieure à 20 000 UI/ml (HBeAg-positif) ou 2 000 UI/ml (HBeAg-négatif), avant le début du traitement;

  • pour le traitement de l’hépatite B chronique chez les personnes :

    • ayant une résistance à la lamivudine définie par l’un des éléments suivants :

      • une augmentation de 1 log du VHB-ADN sous traitement à la lamivudine,confirmée par un deuxième test un mois plus tard;
      • une épreuve de laboratoire démontrant la résistance à la lamivudine;
      • une augmentation de 1 log du VHB-ADN sous traitement à la lamivudine, avec une virémie supérieure à 20 000 UI/ml;

        et

    • en présence d’échec, de contre-indication ou d’intolérance à l’adéfovir ou au ténofovir.

Principales références utilisées

European Association for the Study of the Liver. EASL Clinical guidelines: Management of chronic hepatits B. J Hepatol 50 (2009), DOI: 10.1016/j.jhep.2008.10.001.

Lok ASF et McMahon BG. AASLD Practice guidelines: Chronic hepatits B. Hepatology 2007; 45(2): 507-39.

Sherman M, Shafran S, Burak K, et coll. Management of chronic hepatits B: Consensus guidelines. Can J Gastroenterol 2007; 21: 5C-24C.

Note : D’autres références, publiées ou non publiées, ont été consultées.

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