Extrait d'avis au ministre

Alimta

Dénomination commune / Sujet : Pemetrexed
Nom du fabricant : Lilly
Forme : Poudre pour perfusion intraveineuse
Teneur : 500 mg

Indication : Cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC)

Recommandation de l'INESSS
Avis de refus – Aspects économique et pharmacoéconomique

Décision du Ministre
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Évaluation publiée le 01 juin 2009

Description du médicament

Le pemetrexed est un antinéoplasique de la classe des antagonistes des folates. Il est actuellement inscrit sur la Liste de médicaments — Établissements pour le traitement de première intention du mésothéliome pleural malin. Depuis septembre 2008, le pemetrexed est indiqué, en association avec le cisplatine, pour le traitement initial des personnes atteintes d’un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) au stade avancé ou métastatique, qui n’est pas principalement épidermoïde. Actuellement, le traitement de cette pathologie est constitué d’une chimiothérapie à base d’un sel de platine en association avec la gemcitabine, le paclitaxel ou la vinorelbine.

Valeur thérapeutique

Une étude randomisée et contrôlée (Scagliotti 2008) a été réalisée chez 1 725 personnes atteintes d’un CPNPC au stade avancé ou métastatique non traité antérieurement. Cette étude a pour but d’évaluer la non-infériorité du pemetrexed avec la gemcitabine, tous deux administrés en association avec le cisplatine, et ce, relativement à la survie globale. Dans le cas où le critère de non-infériorité est satisfait, la supériorité est évaluée. Les résultats de cette étude démontrent que :

  • l’association comprenant le pemetrexed satisfait au critère de non-infériorité pour sa comparaison avec l’association comprenant la gemcitabine quant à la survie globale (10,3 mois contre 10,3 mois);
  •  le traitement avec le pemetrexed satisfait également au critère de non-infériorité quant à la survie sans progression (4,8 mois contre 5,1 mois);
  • le pemetrexed ne s’avère pas supérieur à la gemcitabine quant à la survie globale ni à la survie sans progression;
  • le pourcentage de personnes ayant cessé la thérapie en raison des effets indésirables est semblable dans les deux groupes. Cependant, la nature des effets rapportés diffère d’un traitement à l’autre. Le pemetrexed entraîne plus de vomissements, d’insuffisance rénale, d’augmentation des enzymes hépatiques et d’anorexie tandis que la gemcitabine occasionne davantage de toxicités hématologiques.

Une analyse par sous-groupes selon le type histologique a été réalisée. Les résultats rapportent un effet différent du traitement avec le pemetrexed selon le type histologique du cancer. Ainsi, les résultats relatifs à la survie globale suggèrent que le traitement comprenant le pemetrexed est non inférieur et même supérieur à celui de la gemcitabine chez les personnes présentant un adénocarcinome ou un carcinome à grandes cellules. Par contre, chez les personnes avec un CPNPC de type épidermoïde, les résultats suggèrent que le pemetrexed ne satisfait pas au critère de non-infériorité. Cependant, compte tenu des limites inhérentes aux analyses de sous-groupes, le Conseil croit que ces résultats doivent être confirmés par une étude prospective spécifiquement élaborée pour évaluer l’efficacité du traitement en fonction de l’histologie du cancer. C’est pourquoi le Conseil reconnaît la valeur thérapeutique du pemetrexed chez l’ensemble des personnes atteintes d’un CPNPC au stade avancé ou métastatique non traité antérieurement.

Aspects économique et pharmacoéconomique

Le pemetrexed s’administre par perfusion intraveineuse à raison de 500 mg/mde surface corporelle le premier jour de chaque cycle de 21 jours, en association avec le cisplatine. Le coût du traitement associant le pemetrexed et le cisplatine est beaucoup plus élevé que celui associant la gemcitabine au cisplatine.

Du point de vue pharmacoéconomique, le Conseil a analysé une étude coût-utilité non publiée comparant le pemetrexed à la gemcitabine, tous deux administrés en association avec le cisplatine, chez les individus présentant un adénocarcinome ou un carcinome à grandes cellules. Le Conseil ne retient pas la présomption de base soutenant le modèle. En effet, il reconnaît que l’association comprenant le pemetrexed satisfait au critère de non-infériorité quant à la survie globale et à la survie sans progression comparativement à celle incluant la gemcitabine pour la population globale, sans distinction du type histologique. Ainsi, une analyse de minimisation des coûts est à privilégier pour évaluer l’aspect pharmacoéconomique du pemetrexed pour le traitement du CPNPC en première intention. Dans cette approche, le Conseil constate une grande différence de coûts par cycle de traitement en défaveur du pemetrexed comparativement à un traitement à base de gemcitabine. Pour cette raison, il juge que le pemetrexed n’est pas une option thérapeutique coût-efficace pour le traitement initial du CPNPC.

Conclusion

En tenant compte de l’ensemble des critères prévus à la Loi, le Conseil a recommandé de ne pas ajouter d’indication reconnue pour AlimtaMC pour le traitement de première intention du CPNPC de stade avancé ou métastatique sur la Liste de médicaments — Établissements puisqu’il juge qu’il ne satisfait pas aux critères économique et pharmacoéconomique.

 

Principale référence utilisée

Scagliotti GV, Parikh P, von Pawel J, et coll. Phase III study comparing cisplatin plus gemcitabine with cisplatin plus pemetrexed in chemotherapy-naive patients with advanced-stage non-small-cell lung cancer. J Clin Oncol 2008; 26(21): 3543-51.

Note : D’autres références, publiées ou non publiées, ont été consultées.

 

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