Extrait d'avis au ministre

Adderall XR et versions génériques (TDAH)

Dénomination commune / Sujet : amphétamine (sels mixtes d')
Nom du fabricant : Shire et autres
Forme : Caps. L.A.
Teneur : Toutes teneurs

Indication : Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité

Recommandation de l'INESSS
Modification d'une indication reconnue

Décision du Ministre
Modifier une indication reconnue aux listes des médicaments - Médicament d'exception (2019-07-04)

Evaluation publiée le 05 juin 2019

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Extrait de l'Avis au ministre sur Psychostimulants longue action 440 KiO

Les personnes atteintes d’un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ont de la difficulté à maintenir leur attention ou à contrôler leur comportement, ce qui entraîne des
difficultés à l’école, au travail et dans leurs échanges avec les gens. Cela affecte très souvent leur estime de soi et peut provoquer une détresse émotionnelle.

Pour diminuer les problèmes causés par le TDAH, il est primordial de maîtriser les symptômes de façon adéquate, et ce, de façon stable dans le temps. La prise en charge du TDAH nécessite des interventions adaptées aux besoins de chaque patient. Cette approche globale inclut un diagnostic adéquat, des interventions éducatives pour aider la famille à mieux comprendre ce trouble et soutenir leur proche ainsi qu’un soutien pour aider à modifier les comportements et l’environnement de la personne atteinte. Cette approche globale peut être combinée à des médicaments lorsque nécessaire. Les présents travaux sont limités à la question de l’usage des psychostimulants à longue durée d’action (Adderall XRMC, BiphentinMC, ConcertaMC ou VyvanseMC) comme première option de traitement plutôt qu’après l’essai des médicaments à courte durée d’action, dans le contexte où un traitement médicamenteux est pertinent et où le diagnostic est confirmé.

Dans les études, les formulations à longue durée d’action ne sont pas plus efficaces que celles à durée d’action courte et intermédiaire pour contrôler les symptômes du TDAH. En contexte de vie réelle, toutefois, les formulations à longue action facilitent l’adhésion au traitement comparativement aux autres formulations et permettent de réduire le risque de stigmatisation en évitant la prise de médicament à l’école ou au travail. Elles ont aussi l’avantage d‘être mieux tolérées, de l’avis des cliniciens, et de comporter moins de risques d’utilisation pour des usages interdits. En outre, les psychostimulants à longue action semblent favoriser le fonctionnement en société des personnes atteintes du TDAH, par rapport aux formulations à durée d’action courte ou intermédiaire.
Les psychostimulants à longue durée d’action peuvent déjà être remboursés après l’essai de formulations à durée d’action courte ou intermédiaire. Une modification de l’indication reconnue pour le paiement des formulations à longue durée d’action ne comblerait pas à elle seule l’important besoin de santé en TDAH, puisqu’une approche globale de traitement (incluant par exemple des interventions pédagogiques et comportementales) est privilégiée. Par contre, cette modification pourrait éviter les abandons dus aux difficultés rencontrées avec les formulations à courte durée d’action. Elle permettrait aussi de devancer l’utilisation de la catégorie de médicaments la plus susceptible de procurer des bénéfices individuels et collectifs à long terme.

Le coût des psychostimulants à longue durée d’action est plus élevé que celui des psychostimulants à durée d’action courte ou intermédiaire. Les avantages relevés dans les études en contexte de vie réelle sont que les formulations à longue durée d’action facilitent la prise adéquate des médicaments comparativement aux autres formulations et peuvent être mieux tolérées. Toutefois, il est difficile de quantifier ces avantages. L’INESSS estime que durant les trois prochaines années, le retrait du critère obligeant l’utilisation de formulations à durée d’action courte ou intermédiaire pour avoir accès à une formulation à longue durée d’action entraînerait des dépenses additionnelles d’environ 1,2 million de dollars sur le budget du système de santé.

L’INESSS est conscient de l’importance, pour les patients et leurs proches, de contrôler les symptômes à court et à long terme afin de réduire l’impact du TDAH sur leur qualité de vie. Dans un contexte de ressources limitées, il doit formuler des recommandations pour que ces ressources soient investies de façon responsable dans l’ensemble du système de santé et qu’elles favorisent un usage optimal des traitements. C’est pourquoi l’INESSS recommande à la ministre de rembourser les psychostimulants à longue durée d’action en première intention pour le traitement du TDAH, à la condition que leur utilisation demeure encadrée par une indication reconnue. 

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