Traitement du lymphoedème secondaire lié au cancer

2011-04-28 | Cancérologie

Le lymphœdème secondaire est une accumulation de liquide lymphatique dans les espaces interstitiels et les tissus sous-cutanés des membres supérieurs et inférieurs causée par l’obstruction ou l’altération de la circulation lymphatique. Le blocage de la circulation lymphatique est principalement dû aux traitements chirurgicaux (évidement ganglionnaire ou biopsie du ganglion sentinelle), à la radiothérapie ou à la chimiothérapie résultant d’un diagnostic de cancer. Son incidence oscillerait entre 10 et 50 % selon le type de cancer et d’intervention oncologique. Environ 80 % des cas de lymphœdème secondaire sont liés aux traitements du cancer du sein, suivis de ceux des cancers génito-urinaires, gynécologiques, et des mélanomes. En l’absence de prise en charge, le lymphœdème secondaire devient une maladie dégénérative associée à des complications physiques et psychologiques ainsi qu’à une détérioration de la qualité de vie.  Soulignons également qu’il n’existe à ce jour aucun programme spécifique de prise en charge de cette maladie au Québec. Les ressources offertes aux patients atteints d’un lymphœdème secondaire sont limitées dans les établissements publics, et aucun traitement hors établissement ni matériel médical nécessaire ne font partie des services couverts et administrés par la Régie de l’assurance maladie du Québec.


Après l'analyse des données probantes sur l’efficacité des différents traitements du lymphœdème secondaire, l’INESSS conclut qu’il y a convergence sur l’efficacité des bandages compressifs multicouches peu élastiques pour la phase intensive du traitement, et sur l’efficacité des vêtements de compression pour la phase de maintien. L’approche doit toutefois être personnalisée selon les besoins des patients. L’ensemble des traitements est coûteux et n’est actuellement pas pris en charge par le régime public d’assurance maladie.


Recommandations
:

  • Que tout patient à risque ou atteint d’un lymphœdème secondaire lié au cancer soit informé adéquatement sur la maladie, sur les précautions à prendre afin d’en prévenir l’apparition et sur le traitement des symptômes.
  • Que tout professionnel de la santé qui participe à la prise en charge d’un patient à risque de lymphœdème secondaire lié au cancer dispose d’informations complètes sur le diagnostic, la prévention et les options thérapeutiques disponibles, et qu’il soit en mesure de le rediriger vers les ressources appropriées, au besoin.
  • Que les personnes qui interviennent en physiothérapie, en massothérapie ou autre, s’il y a lieu, soient dûment formées dans les techniques de drainage lymphatique manuel propres au traitement du lymphœdème et dans les techniques d’application des bandages compressifs.
  • Qu’un comité d’experts cliniciens soit formé afin d’établir pour le milieu québécois les meilleures pratiques de prise en charge du lymphœdème et de réaliser un programme comprenant un continuum de soins intégrés et de suivi.
  • Que le ministère de la Santé et des Services sociaux, par l’entremise de la Direction québécoise du cancer (DQC), examine les modalités de prise en charge par le régime public d’assurance maladie des frais inhérents aux différentes étapes du traitement du lymphœdème secondaire lié au cancer.
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