Organisation des services en matière d'accident vasculaire cérébral

2011-05-30 | Cardiologie et maladies neurovasculaires, Modes d'intervention en santé

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent une cause majeure de mortalité et de morbidité, entraînant chez certains survivants des séquelles importantes tant physiques que psychologiques. Dans les pays industrialisés, ils représentent la troisième cause de mortalité chez les adultes, après les cardiopathies et les cancers, et la première cause d’incapacité grave. Selon les statistiques disponibles, il y a eu, en 2008-2009, on a observé 11 940 hospitalisations attribuables aux AVC aigus au Québec. 

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a demandé à l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AETMIS) de lui fournir un éclairage sur l’organisation optimale des services et de préciser les entités structurelles, et leurs éléments, devant faire partie du continuum de services en matière d’AVC. Simultanément, le MSSS mettait en place un groupe de travail formé d’experts du milieu, dont le mandat était de soutenir le déploiement du continuum de services, et l’AETMIS a collaboré aux travaux de ce groupe. Mentionnons que le 19 janvier 2011, l'INESSS a succédé à l'AETMIS. 

Conclusions 

Au terme de son évaluation, l’INESSS dégage plusieurs constats sur les caractéristiques attendues des principales entités structurelles devant fournir des services tout au long du continuum ainsi que sur les trajectoires optimales des patients ou usagers en phases hyperaiguë, aiguë et postaiguë de l’AVC. Leur mise en relation avec le contexte particulier du Québec pave la voie à des propositions concrètes portant principalement sur les points suivants : 

  • l’organisation hiérarchique des centres hospitaliers de soins de courte durée, y compris les liens servant au transfert des patients;
  • l’accès à l’imagerie diagnostique en temps opportun;
  • la mise en place d’unités d’AVC dans tous les centres hospitaliers de niveaux secondaire et tertiaire ayant la masse critique nécessaire au maintien de l’expertise;
  • l’accès à la thrombolyse en temps opportun grâce aux corridors de services préhospitaliers;
  • le soutien à la décision clinique et à l’administration locale de la thrombolyse intraveineuse à l’aide de la télémédecine, dans les centres de soins de courte durée primaires des régions éloignées ne disposant pas d’une unité d’AVC;
  • la réadaptation précoce pour tous les patients ayant subi un AVC, sans égard au type de centre hospitalier où ils sont admis;
  • la participation du patient et de ses proches aidants tout au long du processus de soins; 
  • la planification du congé rapide avec soutien;
  •  les critères d’admissibilité équitables aux services spécialisés de réadaptation, qu’ils soient offerts en établissement, en ambulatoire ou à domicile;
  • l’accès aux services de proximité offerts par les centres de santé et de services sociaux (soutien à la réintégration sociale, réadaptation non spécialisée) lors du suivi, après la phase de réadaptation spécialisée; 
  • l’accès en temps opportun aux cliniques de prévention secondaire, qui demeurent en lien avec les services hospitaliers et les soins primaires;
  • la mise en application des guides de pratique clinique par tous les professionnels soignants; 
  • l’évaluation périodique de la performance, accompagnée d’une rétroaction à tous les acteurs concernés.  

 Certains travaux se poursuivent au sein du groupe de travail ministériel pour définir des modalités organisationnelles et les instruments à privilégier au Québec : par exemple, la pertinence et la faisabilité d’une équipe de garde en AVC, les outils cliniques servant au triage, les modalités organisationnelles relatives à la prévention secondaire, les outils propres à la réadaptation et la télé-AVC.

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