Modèles de dispensation des soins et services aux personnes présentant des troubles concomitants de santé mentale et de dépendance
2016-03-22 | Dépendance et itinérance, Santé mentale
De façon générale, les écrits scientifiques définissent les troubles concomitants comme l’ensemble des différentes associations possibles entre les troubles mentaux et les troubles liés à l’utilisation de substances. Même si cette définition a l’avantage de préciser l’objet à l’étude dans son ensemble, l’étendue du problème et des situations rencontrées dans la pratique s’avère beaucoup plus complexe. En effet, la cooccurrence d’un problème de santé mentale et d’une dépendance chez une personne ne peut être comprise comme une simple addition de problèmes. Il faut considérer les troubles concomitants comme étant une agrégation de divers problèmes qui caractérisent une seule et même personne et son environnement.
Les nombreuses difficultés auxquelles font face les personnes qui présentent un trouble concomitant les amènent à consulter davantage les services de santé et les services sociaux. L’évaluation et le traitement sont plus complexes et le pronostic à l’égard du rétablissement de la personne, plus sombre. Pendant de nombreuses années, la structure de financement et l’organisation des services de santé mentale et de dépendance ont favorisé les traitements de type séquentiel ou parallèle. En effet, les prestataires de soins pouvaient exiger que les problèmes de santé mentale de la personne soient stabilisés avant que celle-ci reçoive des services de dépendance, ou encore, que la personne ait fait preuve d’abstinence avant de recevoir des services en santé mentale.
Au cours des années 2000, les orientations ministérielles en matière de santé mentale et de dépendance ont milité en faveur d’une meilleure coordination des traitements relatifs aux troubles concomitants. Or, et en dépit d’une adhésion au concept et de la présence de nombreuses initiatives, peu de régions du Québec peuvent compter sur une réelle organisation de services à ce niveau. Par conséquent, de nombreuses personnes présentant un trouble concomitant ne reçoivent pas les soins et services requis par leur situation. C’est dans ce contexte que l’Association des centres de réadaptation en dépendance du Québec (ACRDQ1) a demandé à l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) d’identifier les modèles de dispensation des soins et services pouvant répondre aux besoins des personnes présentant des troubles concomitants en santé mentale et en dépendance.
1. L’ACRDQ a été dissoute le 1er avril 2015, à la suite de la réorganisation du réseau de la santé et des services sociaux (Loi 10).