Les médicaments antiangiogéniques dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge : enjeux associés à leur utilisation dans le contexte québécois – Avis

2012-01-24 | Médicaments: Usage optimal

L'avis intitulé Les médicaments antiangiogéniques dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge : enjeux associés à leur utilisation dans le contexte québécois a été réalisé à la demande du ministre de la Santé et des Services sociaux, a pour but d’apporter un éclairage sur les enjeux soulevés par l’utilisation de deux agents antiangiogéniques ou anti-VEGF dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), soit le ranibizumab (LucentisMC) et le bevacizumab (AvastinMC). Il s’adresse à tous les décideurs concernés, c’est-à-dire les patients, les médecins, les pharmaciens et les gestionnaires. Cet avis ne représente pas une évaluation en vue d’une inscription aux listes de médicaments du régime public.

Le LucentisMC est homologué par Santé Canada pour le traitement de la DMLA et pour d’autres maladies ophtalmiques, alors que l’AvastinMC, indiqué dans le traitement du cancer colorectal, ne l’est pas. Comme dans les autres provinces et ailleurs dans le monde, ce dernier médicament est employé en raison de son utilité clinique reconnue et de son coût moins élevé, et ce, même si cette utilisation déroge des directives de l’étiquette. Face à cette utilisation complexe, l’INESSS, en collaboration avec un comité d’experts et de représentants du réseau, a analysé de façon détaillée les nombreux enjeux liés à cette situation selon la perspective des principaux acteurs concernés. 

Sur le plan de l’efficacité, les données probantes démontrent que l’AvastinMC n’est pas inférieur au LucentisMC. Son innocuité reste par contre à être confirmée, surtout à long terme. De plus, l’AvastinMC présente un enjeu de sécurité étant donné sa présentation commerciale non adaptée à l’injection intravitréenne et qui nécessite des manipulations non prévues dans la description du produit. Ces préoccupations exigent donc que l’on fournisse au patient une information appropriée sur les risques particuliers liés à l’utilisation de ce médicament avant d’obtenir son consentement au traitement. 

L’INESSS souligne également les conséquences sur l’organisation des soins et des services, tant sur le plan technique que logistique, et l’importance de prévoir des mécanismes afin d’assurer la qualité des services.

Le coût élevé du LucentisMC entraîne pour sa part des problèmes d’accessibilité financière pour les personnes traitées et des conséquences budgétaires importantes pour les établissements et les régimes publics et privés d’assurance. D’ailleurs, l’écart de coût entre les deux médicaments interpelle les fournisseurs et les tiers payeurs publics et privés de services de santé dans le monde, puisqu’un traitement d’AvastinMC coûterait 30 fois moins cher qu’un traitement de LucentisMC. Le LucentisMC, dont l’accès est variable, n’est pas offert dans tous les centres hospitaliers, mais il l’est dans les cliniques médicales. Pour sa part, l’AvastinMC  est offert dans certains centres hospitaliers et cliniques médicales et il constitue quelquefois la seule option possible.

En conclusion, par l’analyse présentée dans le présent avis, l’INESSS, en collaboration avec le Comité d’experts sur l’utilisation des anti-VEGF pour le traitement de la DMLA au Québec, a voulu jeter un éclairage aussi pertinent que possible sur l’ensemble des enjeux soulevés par cette utilisation. Il appartient maintenant à toutes les parties concernées de prendre les décisions qui s’imposent quant à l’utilisation de l’un ou l’autre médicament qui sera le plus approprié pour la santé et le bien-être, tant sur le plan individuel que collectif.

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