L’efficacité d’outils d’évaluation du risque d’abus physique envers les enfants

2015-09-11 | Jeunes et familles

Au Québec, en 2007, l’introduction de la notion de risque sérieux en matière de négligence, d’abus sexuel et d’abus physique dans la Loi sur la protection de la jeunesse rend compte de l’ampleur croissante de la récurrence de ces types de maltraitance. Dans les services de protection de la jeunesse (SPJ), cela se manifeste, entre autres, par de nouveaux signalements, une réévaluation de cas, de nouvelles allégations fondées et le placement successif d’enfants en dehors du foyer familial. Le parcours cyclique entre les services de première ligne - centres de santé et de services sociaux (CSSS) - et les services de deuxième ligne - centres jeunesse (CJ) - destinés aux enfants ayant vécu ou à risque de revivre une ou plusieurs situations d’abus physique rend compte de ce phénomène qui préoccupe les autorités responsables de ces services. Dans l’optique d’améliorer la pratique d’évaluation, de favoriser une meilleure gestion du risque et de mieux cibler la clientèle afin de lui offrir des services adaptés selon les ressources disponibles, l’Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ) a présenté une demande à l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) afin de repérer un ou des outils d’évaluation du risque d’abus physique envers les enfants.

Malheureusement, aucun des outils évalués ne satisfait à la fois aux critères d’une bonne fiabilité et d’une bonne validité (efficacité théorique).

À la lumière de ces résultats, l’INESSS adresse les trois recommandations suivantes aux centres jeunesse du Québec (regroupés sous la direction « Programme jeunesse » à l’intérieur des CISSS et des CIUSSS depuis le 1er avril 2015) :

  1. Intégrer un outil actuariel dans le processus d’évaluation du risque d’abus physique.
  2. Considérer et documenter certains éléments avant de songer à l’implantation d’un outil de ce type. Par exemple, les facteurs de risque associés aux caractéristiques de la population québécoise, la pertinence et la faisabilité d’adapter l’outil CFRA au contexte québécois, le degré de correspondance entre le Système de soutien à la pratique (SSP) et le système d’évaluation intégré, soit le SDM.
  3. Dans l’éventualité du déploiement de l’outil suggéré, s’assurer que certaines conditions d’implantation avantageuses soient en place dans les milieux d’intervention : définition claire des procédures et des usages de ce type d’outil au moyen de lignes directrices, offre de formation appropriée, adaptation des résultats obtenus à l’aide de l’outil aux politiques et aux ressources disponibles des centres jeunesse afin de pouvoir répondre à la demande de services.
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