Le soutien à l’emploi de type « placement et soutien individuels » pour les personnes atteintes de troubles mentaux graves : sa pertinence pour le Québec

2008-12-19 | Santé mentale

Environ 2 à 3 % de la population adulte ont un trouble mental grave (ces personnes étant principalement atteintes de schizophrénie, de troubles schizoaffectifs, de troubles bipolaires ou de dépression majeure). Selon divers sondages, la majorité de ces personnes voudraient travailler, ne serait-ce qu’à temps partiel. Celles-ci voient dans le travail non seulement une façon d’accéder à un revenu plus élevé, mais aussi une source de satisfaction personnelle et un gage de citoyenneté à part entière. Le travail procure à ces personnes, comme au reste de la population, de multiples avantages : activités structurées, augmentation de l’estime de soi et de la qualité de vie et construction d’une identité positive de citoyen à part entière plutôt que d’une identité de patient psychiatrique. Le travail joue ainsi un rôle important dans leur rétablissement. Toutefois, on constate que seulement 10 à 30 % de ces personnes travaillent, y compris dans des milieux protégés.

Le réseau actuel de services d’insertion socioprofessionnelle relève à la fois du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS), auquel se rattache l’agence Emploi-Québec. Trois observations principales se dégagent de l’analyse des programmes actuels. Premièrement, malgré l’existence de plusieurs programmes spécifiquement conçus pour les personnes qui ont des troubles mentaux graves et surtout développés par le réseau de la santé et des services sociaux, la plupart des programmes ne sont pas orientés vers l’intégration en milieu régulier. De plus, la division organisationnelle entre les services d’insertion en emploi et les services de santé mentale fragmente les services du point de vue des usagers. Deuxièmement, les programmes et mesures d’Emploi-Québec ont été conçus, pour la plupart, en fonction des besoins de la population générale et ne tiennent pas bien compte, exception faite de certains services spécialisés de main-d’oeuvre, des besoins particuliers des personnes qui ont des troubles mentaux graves. Troisièmement, les règlements relatifs aux prestations d’assistance-emploi découragent, d’un point de vue financier, le travail régulier pour bon nombre de personnes qui ont des troubles mentaux graves.

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