La protonthérapie

2010-09-02 | Cancérologie

La radiothérapie est utilisée dans le traitement de la moitié des cancers. Ses effets bénéfiques sont bien démontrés, mais l’application courante de cette technologie emploie des photons ionisants (rayons X ou gamma) qui ne manquent pas, malgré leur précision de plus en plus grande, d’endommager des tissus sains adjacents aux lésions tumorales. Ces effets indésirables, incluant même des cancers secondaires, limitent la dose maximale du rayonnement assurant un meilleur contrôle local des tumeurs. C’est pourquoi des chercheurs et cliniciens ont proposé, depuis près de 50 ans, de recourir aux particules atomiques chargées (le plus souvent protons ou ions carbone) qui déposent la plus grande partie de leur énergie à la fin de leur trajectoire, c’est-à-dire directement sur la tumeur cible. Les dommages aux tissus sains ou aux organes sensibles adjacents et en aval du volume traité sont donc réduits. Cette propriété présenterait également un grand intérêt dans le traitement des cancers pédiatriques. La protonthérapie constitue la forme la plus répandue de cette nouvelle approche, mais sa complexité et le besoin d’une infrastructure lourde et coûteuse ont restreint sa diffusion à travers le monde. Toutefois, l’intérêt pour cette technologie s’accroît de plus en plus. C’est pourquoi, la Direction de la lutte contre le cancer, au ministère de la Santé et des Services sociaux, a demandé à l’AETMIS d’examiner le bien-fondé du recours à cette technologie.



Principaux constats

La faiblesse des données probantes, surtout en raison de l’absence de solides études comparatives, ne permet pas de se prononcer sur l’efficacité et l’innocuité relatives réelles de la protonthérapie, notamment par rapport aux techniques modernes de radiothérapie (photons).

Toutefois, plusieurs organismes d’évaluation, services gouvernementaux et experts sont d’avis que, malgré la faiblesse de la preuve, la protonthérapie est indiquée pour le traitement de mélanomes intra-oculaires, de chordomes de la base du crâne et du rachis, de chondrosarcomes de la base du crâne, ces indications étant généralement reconnues dans la pratique. De plus, certains de ses groupes ou experts ajoutent, comme indications plus ciblées, après une évaluation clinique serrée de chaque cas, des tumeurs rares et particulières chez des groupes choisis de patients lorsque le traitement habituel par photons risque de léser des structures fragiles adjacentes. Les cancers pédiatriques (entre autres médulloblastomes, rétinoblastomes, rhabdomyosarcomes) sont souvent compris dans ce groupe plus ciblé, alors que, chez les adultes, peuvent s’y retrouver des méningiomes, des tumeurs intracrâniennes, des sarcomes spinaux ou paraspinaux des os ou des tissus mous, par exemple.


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