Introduction des soins médicaux avancés dans les services préhospitaliers d'urgence au Québec

2005-04-13 | 

À l’automne 2004, des techniciens ambulanciers québécois obtenaient l’accréditation ontarienne de formation en soins avancés et demandaient d’être autorisés à la mettre en pratique. C’est dans ce contexte qu’en novembre 2004, le ministre de la Santé et des Services sociaux a commandé à l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé (AETMIS) un avis sur le rôle des soins avancés dans l’organisation des soins préhospitaliers d’urgence au Québec.

La présente évaluation repose d’abord sur la recension exhaustive de la documentation scientifi- que pertinente. L’analyse a également tenu compte de l’évolution des soins préhospitaliers, des modalités de pratique des soins avancés et de la formation à l’échelle internationale, canadienne et québécoise.

L’examen des données scientifiques mène à quatre constatations principales. Premièrement, les données actuelles sont insuffisantes pour justifier un déploiement généralisé des soins avancés préhospitaliers dans l’ensemble du Québec. Par contre, des données préliminaires montrent que les soins avancés pourraient avoir un effet bénéfique, particulièrement dans les cas de détresse respiratoire et de douleurs thoraciques d’origine cardiaque. Les quelques données disponibles indiquent que les soins avancés n’offrent aucun avantage ou désavantage quant à la mortalité ou à la morbidité des patients en arrêt cardiorespiratoire d’origine non traumatique, mais l’hypothèse de leur potentiel bénéfique reste plausible. Enfin, les données indiquent que les soins avancés sont associés à des effets néfastes dans certaines circonstances, notamment l’intubation endotrachéale de jeunes enfants et le traitement des traumatismes.

À la lumière de ces résultats et en fonction des développements en cours ainsi que des conditions particulières du contexte québécois, l’AETMIS recommande pour le moment un déploiement limité des soins avancés au Québec, dans le cadre de projets pilotes dûment évalués, donnant priorité aux traitements de la détresse respiratoire, des douleurs thoraciques et de l’arrêt cardio- respiratoire. L’AETMIS recommande aussi un ensemble de mesures visant l’optimisation des soins préhospitaliers de base et de la chaîne de survie dans l’ensemble du Québec, notamment par le rehaussement de la formation des techniciens ambulanciers.

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