Étude sur l'usage d'ordonnances potentiellement non appropriées

2009-09-01 | Médicaments: Usage optimal, Personnes âgées

Étude rétrospective de 2000 à 2006 

Selon l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS), la proportion de personnes âgées de 65 ans ou plus ayant eu au moins une ordonnance potentiellement non appropriée (OPNA) dans quatre provinces canadiennes (Alberta, Saskatchewan, Manitoba et Nouveau-Brunswick) aurait varié de 30,6 % à 41,2 % en 2000-2001 et de 25,2 % à 31,3 % en 2005-2006. Aux fins de comparaison, le Conseil du médicament et la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) ont mené la présente étude dont l’objectif était de déterminer la prévalence de l’usage des OPNA chez les personnes âgées de 65 ans ou plus au Québec et d’en suivre l’évolution de 2000 à 2006. 
 
Pour ce faire, une étude descriptive a été menée de façon rétrospective à partir des banques de données administrées par la RAMQ. Pour chaque année financière allant de 2000-2001 à 2005-2006, la population à l’étude comprenait tous les utilisateurs de 65 ans ou plus, c’est-à-dire les personnes pour lesquelles au moins une ordonnance a été payée dans le cadre du Régime public d’assurance médicaments. La proportion d’utilisateurs ayant eu au moins une OPNA a été déterminée à l’aide des critères Beers de 2002, sans égard au diagnostic ou à la condition de santé. Les prévalences liées à une OPNA de tout type, en usage chronique ou pour des médicaments à risque élevé d’entraîner des effets indésirables graves, ont été calculées pour chaque année financière.
 
La proportion d’utilisateurs ayant eu au moins une OPNA de tout type est passée de 35,4 % à 30,0 % au cours de la période évaluée. Dans le cas des médicaments utilisés de façon chronique, la prévalence de l’usage des OPNA était également en baisse, allant de 26,7 % en 2000-2001 à 21,7 % en 2005-2006. La proportion d’utilisateurs ayant eu au moins une OPNA pour un médicament à risque élevé a diminué de façon beaucoup moins marquée. Elle était de 24,5 % en 2000-2001 comparativement à 22,8 % en 2005-2006. Les estrogènes conjugués par voie orale ont présenté la décroissance la plus marquée parmi les médicaments visés de 2000 à 2006. Toutefois, ils demeurent au deuxième rang des médicaments les plus souvent liés à des OPNA de tout type en 2005-2006, avec une prévalence de 3,9 %. Ils ne sont devancés que par le clonazépam avec 4,2 % d’utilisateurs. Le sulfate ferreux est, quant à lui, le médicament en cause dans les cas d’OPNA ayant présenté l’augmentation annuelle moyenne la plus importante au cours de la période étudiée. Il ne se classait toutefois qu’au quatrième rang des médicaments les plus souvent liés à des OPNA de tout type, avec 2,5 % d’utilisateurs en 2005-2006.
 
La proportion d’utilisateurs de 65 ans ou plus ayant eu au moins une OPNA de tout type demeure donc importante au Québec, malgré le fait qu’une diminution ait été observée de 2000 à 2006. Elle est toutefois comparable à celle observée ailleurs au Canada. Par contre, pour ce qui est des médicaments utilisés de façon chronique, la prévalence au Québec s’est révélée la plus élevée parmi toutes les provinces comparées en 2005-2006. Cet écart pourrait s’expliquer par les habitudes différentes de prescription ou d’exécution des ordonnances rencontrées au Québec. Considérant qu’en 2005-2006, près de 30 % des aînés au Québec avaient reçu au moins une OPNA et compte tenu des conséquences potentielles sur leur santé, il serait pertinent de développer et de mettre en œuvre des interventions efficaces qui permettraient d’améliorer la qualité des soins dispensés aux personnes âgées.

REF32

Abonnez-vous à notre infolettre dès maintenant

Abonnement